Les rebelles prennent le contrôle de Bangassou en République Centrafricaine : L’évêque témoigne

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« Il existe de nombreux traumatismes qui doivent être soignés. Le Christ souffrant est derrière chaque choc post-traumatique. Nous devrons nous adapter à un nouveau régime... Espérons que soient évitées attaques et saccages. »

Le 3 janvier dernier, à la veille des résultats des élections présidentielles, des forces rebelles ont pris le contrôle de la ville de Bangassou en République Centrafricaine. Juan José Aguirre Muñoz, Evêque de Bangassou, témoigne de la situation auprès de l’Agence Fides.

« Oui, Bangassou est tombée entre les mains des rebelles, nombre desquels sont des mercenaires et des personnes provenant du Niger. La matinée a été frénétique. L’artillerie lourde a tonné à compter de 05.00 locales faisant trente morts et blessés. »

L’évêque, qui a rassemblé des orphelins pour les mettre à l’abri, pense ensuite aux enfants.

« [Ils] sont innocents. Vous les regardez dans les yeux et ils ne savent rien de rebelles, de mercenaires, de lutte pour le pouvoir... Ils entendent seulement les tirs et les explosions et ils sont fortement épouvantés. De nombreux enfants sont blessés par des balles perdues, d’autres fuient au Congo pour échapper aux violences. »

Il explique que les militaires centrafricains ont tenté de résister à l’offensive rebelle avant d’abdiquer.

Juan José Aguirre Muñoz appelle à la prière.

« Maintenant, nous devrons recommencer du début nombre de ceux-ci. Il existe de nombreux traumatismes qui doivent être soignés. Le Christ souffrant est derrière chaque choc post-traumatique. Nous devrons nous adapter à un nouveau régime... Espérons que soient évitées attaques et saccages. Pour l’Église, la population est encore là... Les pauvres n’ont pas bougé d’ici pas plus que le Christ qui habite avec eux. La communauté chrétienne continuera à grandir et nous avec elle. »

Selon la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA), qui l’a immédiatement condamnée « avec la plus grande fermeté », cette attaque a démarré par des « tirs à l’arme lourde contre le poste militaire des FACA ».

« À Bangassou, les attaques ont commencé vers 5h30 avec des tirs à l’arme lourde contre le poste militaire des FACA. Les casques bleus de la MINUSCA sont immédiatement intervenus pour protéger les civils, sécuriser les autorités locales et poursuivent les patrouilles robustes. La Force sécurise également le camp des déplacés internes et a procédé à l’évacuation sur Bria de deux soldats FACA blessés. Les tirs ont cessé aux environs de 10h00 mais la situation reste tendue dans la ville. »

La Mission tient « l’UPC, le MPC, le 3R, le FPRC, les anti-Balakas et l’ancien président François Bozizé comme responsables de ces attaques et des conséquences graves sur la population civile ».

Pour Mankeur Ndiaye, représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et chef de la MINUSCA, « il ne fait aucun doute que toutes ces attaques s’inscrivent dans un contexte de perturbation des élections, avant, pendant et après les scrutins ». Avant d’ajouter :

« Et dans le cadre de la résolution 2552, la MINUSCA a un rôle de sécurisation des élections. Je réaffirme la détermination de la Mission à tenir cet engagement. »

M.C.


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